Le cri d’alarme des sociologues face à la masse des « oubliés » de la démocratie est entendu par les candidats à l’élection présidentielle de 2012, de gauche comme de droite. Tous promettent de toiletter la démocratie, même si les propositions concrètes ne sont pas encore sur la table.
Lors de sa campagne de 2007, Ségolène Royal avait parfois fait sourire avec son idée de « démocratie participative ». Cinq ans plus tard, le sujet est des plus sérieux. Les principaux candidats à l’élection présidentielle de 2012 tentent à leur manière de faire revivre le concept et de lui trouver des traductions concrètes. Les récentes études de sociologues sur cette frange de Français « invisible »,« oubliée » qui ne se retrouve plus dans les institutions du pays, ont provoqué un électrochoc. « Aujourd’hui, 50 % des Français se disent abandonnés par la démocratie », relève le sociologue et sondeur François Miquet-Marty qui vient de publier un livre sur le sujet (1). Le danger : un risque d’abstention et de poussée des extrêmes. Voire de coupure radicale avec les organisations représentatives et les élus.« Avec Internet, les jeunes ont l’idée qu’ils peuvent s’exprimer sans médiation aucune. On peut aboutir à une mise en cause profonde de la démocratie représentative, où la notion même de représentant, d’intermédiaire est contestée », explique-t-il. Lire la suite