Citoyens et élus de Martinique, je vous présente mes vœux de bonne et heureuse année.
1. Chers citoyens, voyons plus large, jouons collectif
Il est légitime de voir en nos élus des hommes et des femmes qui peuvent soulager notre quotidien, déclasser un terrain, nous embaucher, faciliter l’accès à une formation ou à un financement.
Cela fait partie du « job » des élus et dans l’ensemble nos élus martiniquais le font plutôt bien.
En cette année 2013, soyons plus exigeants vis-à-vis de nous-mêmes et vis-à-vis de nos mandataires, les élus. Voyons plus large que notre intérêt individuel immédiat.
Pour le bien-être de nos enfants et de nos parents et de nos amis, intéressons-nous, un peu plus, aux affaires publiques, à notre avenir collectif.
Rappelons-nous que « la démocratie est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple » et qu’être citoyen ne se réduit pas à se rendre aux urnes tous les 5 ou 6 ans pour élire quelqu’un d’autre chargé de résoudre nos problèmes à notre place.
Nous sommes donc tous légitimes à demander à nos élus, dans le cadre de la gestion des affaires publiques, qu’ils soient plus transparents et plus ouverts à nos contributions.
Si nous, citoyens, nous changeons notre relation avec les élus, je suis convaincu qu’ils sauront, eux aussi, changer.
2. Chers élus, soyez pédagogues et ouverts
a. Transparence et Formation
Chers élus, en 2013, je vous invite à faire mieux qu’en 2012. Je vous invite à montrer, à expliquer et à rendre compte de vos activités, de vos décisions et des dépenses que vous engagez. Pour cela, vous pourriez faire preuve de pédagogie afin que les citoyens aient le même niveau d’appropriation et partagent le même sens des mots que vous. Vous pourriez, par exemple, nous fournir des outils de suivi des politiques publiques que vous impulsez. Il pourrait s’agir de tableaux de bord s’inspirant de ceux publiés par le gouvernement de la province du Québec ( http://www.donnees.gouv.qc.ca/?node=/tableaux-bord ). En Martinique, le PCET (Plan Climat Energie Territorial) de la CACEM, le TCSP (Transport Collectif en Site Propre), le déploiement du très haut débit, les plans de relance pilotés par la Région, les révisions des Plans Locaux d’Urbanisme des communes, le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) de la CCNM, entre autres, ne font l’objet que de communications ponctuelles qui interdisent aux citoyens d’en évaluer la cohérence, l’efficacité et le sens. Chers élus, en 2013, vous pourriez apporter aux citoyens les réponses aux questions qu’ils se posent à propos des projets des collectivités que vous pilotez : de quoi s’agit-il ? pour qui ? pour quoi ? pourquoi ? avec quelles finalités ? quelles valeurs ? quels objectifs ? quel budget ? quel plan de financement ? quel calendrier ? Souhaitons qu’en 2013, vous commandiez à vos collaborateurs de construire ces outils de pilotage et que vous les partagiez régulièrement avec nous afin de renforcer le lien de confiance entre élus et citoyens. Nous pourrions ainsi, pour les projets majeurs, répondre aux questions suivantes : comment l’argent public est dépensé ? comment avancent ces projets ? quels sont les prestataires impliqués ? quelles sont les échéances prévues ? quelles sont les difficultés rencontrées ? avec quel impact sur le calendrier prévisionnel ? quelles sont les responsabilités engagées ?b. Participation
En 2013, chers élus, vous pourriez consulter les citoyens pour recueillir leur avis, leurs critiques et leurs idées. Vous pourriez les associer, encore plus, aux décisions qui impactent leur quotidien. Vous pourriez vous appuyer sur les usagers des services publics afin de faire AVEC eux au lieu de faire POUR eux. Vous pourriez inciter le citoyen à passer du statut de consommateur à celui d’auteur–acteur des services publics. Outre les incontournables médiations physiques, Vous pourriez utiliser les outils numériques (réseaux sociaux, Internet, SMS, Wiki, plates-formes collaboratives, …) pour que nos amis et parents Martiniquais du reste du monde ne soient pas oubliés. Rappelez-vous que la démocratie participative n’a pas vocation à se substituer ou à s’opposer à la démocratie élective. Mais à l’enrichir. Ces deux modalités d’exercice de la démocratie sont complémentaires. Elles se complètent. Souhaitons à la Martinique de 2013 et des années suivantes que citoyens et élus amorcent un véritable changement dans la façon d’interagir et de communiquer afin de faire de notre île un territoire de haute qualité démocratique. Schoelcher, le 3 janvier 2013 Olivier Ernest JEAN-MARIE Citoyen martiniquais